"La réforme devrait valoriser les médecins de famille"

La nouvelle tarification des soins a été acceptée cette semaine, après des mois d'intenses discussions. Décryptage de ses conséquences.

La réforme devrait valoriser le travail des médecins de famille, des pédiatres et des psychiatres. © KEYSTONE

Introduit en 2004, l'ancien système de tarification des soins était devenu obsolète, inadapté aux conditions actuelles. Les acteurs de la santé - hôpitaux, médecins, assureurs - étaient donc tous d'accord sur la nécessité de le réformer.

Après des mois de négociations, ils ont enfin trouvé un nouveau système pour le remplacer, baptisé Tardoc. Cette nouvelle tarification des soins aidera-t-elle à lutter contre la pénurie de médecins de famille, l'un des défis majeurs du canton de Fribourg et même de Suisse?

"A priori, la réforme devrait valoriser le travail des médecins de famille, des pédiatres et des psychiatres, c'est une bonne chose pour attirer les jeunes", répond Anouk Osiek Marmier, la présidente de Médecins Fribourg.

Une facturation plus adaptée

Le dossier est complexe, mais cette médecin généraliste qui exerce à La Roche cite différents petits changements bienvenus introduits par la réforme. Quand un médecin prend en charge un cas complexe, un patient en soins palliatifs par exemple, il ne pouvait jusqu'ici facturer qu'une heure de prestation. Pas plus. Cela va changer.

Autre exemple: jusqu'ici, pour ausculter les poumons d'un malade de la grippe et facturer l'examen, le médecin devait obligatoirement lui prendre la tension, même si cela n'avait pas forcément d'intérêt médical. "Une perte de temps et une aberration." Cela va aussi changer.

Encore des incertitudes

Mais attention, cette réforme seule ne résoudra pas le problème de la pénurie de médecins de famille. D'abord parce que les conséquences financières de la réforme sur le quotidien des médecins sont encore floues.

"Les acteurs de la santé ont défini combien de points vaut tel geste médical, mais la valeur du point, elle, est négociée ensuite dans chaque canton", détaille Anouk Osiek Marmier. On manque de projections, il faudra attendre de voir comment la réforme sera appliquée sur le terrain."

Ensuite, parce qu'au-delà de la rémunération, les conditions de travail et le fonctionnement global du système de santé sont des éléments déterminants pour les jeunes au moment de choisir cette spécialité. Autant d'éléments sur lesquels la nouvelle tarification n'a que peu d'influence.

RadioFr. - Maëlle Robert
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